jeudi 11 juillet 2013

World War Z

C'est la fin du monde tel que nous le connaissons. La population est dévastée par un virus qui transforme les humains en bêtes avides de chaire fraîche. L'état d'urgence est déclarée partout sur la planète. C'est la 3ème Guerre Mondiale. C'est la World War Z.

La World War Z vu par Brad Pitt. 


Vu le tapage médiatique qu'a fait le film, je vais abréger la piqûre de rappel. "World War Z" est un film de Zombies mélangeant action, aventure et horreur, sorti au cinéma le 3 Juillet 2013, et réalisé par Marc Forster.
Si ce nom ne vous dit rien, ses films parleront plus: "Finding Neverland", "Quantum of Solace", "Machine Gun Preacher", le réalisateur allemand touche à tout mais pas forcement de manière efficace.

Avant de parler du film, il faut le remettre dans son contexte. Le scénario est (très librement) inspiré d'un roman de Max Brooks, "World War Z". Max, c'est le fils de Mel Brooks, le réalisateur loufoque à qui l'on doit "La Folle histoire du Monde" et "La Folle histoire de l'Espace". Si le père est un spécialiste de la comédie, le fils s'est plutôt dirigé vers l'horreur, et plus particulièrement les Zombies. Il a écrit le "Guide de survie en territoire Zombie" en 2003 et "World War Z" en 2006.
Le premier se veut être un guide de poche, pour que le lecteur puisse se préparer et survivre en cas d'attaque de morts-vivants. Le second suit un membre de l'O.N.U qui recueille des témoignages de personnes ayant survécu à la World War Z, une pandémie qui a ravagé la Terre entière.

World War Z: Une Histoire orale de la guerre des Zombies

La force du livre réside dans son sérieux. En lisant Max Brooks, on a presque l'impression que la menace Zombie est réelle et imminente. De plus, l'auteur aborde le genre humain d'un coté pessimiste (certaines mauvaises langues diront réaliste), en décrivant des hommes prêts à tout pour faire du profit, même en cas d'attaque de morts-vivants. Imaginez un médecin vendant un faux médicament contre le virus juste pour s'enrichir, ou encore des généraux abandonnants leurs soldats par crainte de sanctions de leurs supérieurs. Typiquement actuelles, les réactions des personnages du roman ne sont pas surprenantes mais tragiques. Et c'est là que le livre fait mouche, mais pas le film.

S'il n'y a que le nom de Brad Pitt sur les affiches, ce n'est pas pour rien...

Le film s'inspire donc du livre (comme c'est le cas dans 90% des productions cinématographiques) de Max Brooks. Mais si vous avez lu le roman, vous vous rendrez compte qu'adapter celui-ci en film n'est pas réellement possible. L'histoire est donc modifiée, et nous fait suivre Gerry Lane, ancien employé de l'O.N.U, plongé au milieu de l'invasion des Zombies, et qui doit protéger sa famille en découvrant l'origine du fléau. Le pitch vend du rêve, surtout si l'on est amateur de Zombies.
Mais attention, ici, nous sommes loin d'une série Z. Le réalisateur (ou les producteurs ?) a choisit de privilégier la peur et l'action au détriment du gore, si cher aux amateurs de films de morts-vivants. Vous ne verrez donc pas de Zombies égorger puis dévorer les intestins de leurs pauvres victimes. Ici, les morts sont encore plus virulents que les vivants. Le zombie saute partout, explose les vitres, mord sa victime, puis s'en va vers une autre cible. Ainsi, le virus se propage à vitesse grand V mais perturbe le fan de mort-vivant qui sommeille en chacun de nous. Déçu donc, que le film se destine au grand public plutôt qu'aux amateurs de Zombies et de gore.

Sinon, j'vous ai dit qu'il y avait Brad Pitt dans le film ?

En s’arrêtant là, on pourrait dire que le film n'est encore qu'une adaptation ratée d'un bon livre. Mais il faut tout de même noter ses qualités, qui malgré leur nombre très faible, sont tout de même majeures dans "World War Z".
Le spectateur vient voir du Zombie, et il est rapidement servi. Après une courte scène de petit-déjeuner familial pour présenter la famille Lane, les zombies font rapidement leur apparition. Et ce que l'on peut dire, c'est que pendant ce début de film, on en prend plein les yeux et oreilles. Rarement je me suis retrouvé scotché à mon siège devant un film. Le dernier en date devait être "Die Hard 4: Retour en Enfer", c'est pour dire. Chaque impact vous cloue sur place, chaque cri vous fait frémir, chaque Zombie vous fait trembler. Rien que pour la 1ère demi-heure, le film mérite d'être vu. Véritables scènes de paniques sans temps morts, vous allez être abasourdis devant ces images mélangeants horreur et action frénétique.

"Je me fais du soucis pour mon mari mais je sert à rien dans le film" - Karin Lane

Si je ne vous parle pour l'instant que du début du film, c'est bien parce que cette partie est la plus réussie. La suite est en effet beaucoup moins convaincante. Sauvé une première fois des Zombies, la famille Lane se retrouve sur un porte-avion, en sécurité au large. Ceux qui ont lu le livre diront que rien n'arrête les Zombies à part le froid, mais pas dans le film...
Le scénario enfin aborde le côté égoïste de l'homme face à la panique. Si Gerry n’accepte pas de sauver le monde, lui et sa famille seront déplacés dans un camp, qui bien sûr est beaucoup moins sécurisé que le porte-avion. Accompagné de soldats et d'un professeur, Gerry va donc devoir trouver le patient zéro pour éradiquer la menace Zombie de la Terre, et surtout pour sauver sa famille. A part cet élément, presque tout est bonté et entre-aide dans ce monde brut. Trop cool.

Construire un mur de cette taille n'arrête même pas les Zombies. Au passage, vive le spoil dans les bandes-annonces.

Et c'est à partir de ce moment que le film sombre peu à peu dans la lenteur et surtout, les éléments illogiques. Je ne vais pas vous les gâcher, mais un certain personnage meurt de façon tellement ridicule que la salle est morte de rire. Un comble pour un film qui se veut terrifiant ! Au moins ça détend l'atmosphère pour les plus peureux...
Certaines scènes restent quand même efficaces, notamment la fuite de Jérusalem qui vient booster tout ça et redonne un souffle au film. Mais même malgré cela, on décroche souvent, la faute à un scénario un peu trop décousu et des scènes d'actions très inégales. Heureusement, il y a le dénouement !

Brad Pitt à l'O.M.S, un final assez...  déroutant.
Conclure un film de Zombie n'est pas une chose aisée. Soit l'infection est minime et on peut alors l'éradiquer rapidement, soit il faut trouver un moyen intelligent de survivre en territoire Zombie. Et bien ici, celle qui nous est proposé reste tout de même assez facile. Rassurez vous, je ne vais pas tout dévoiler, mais la fin du film vaut son pesant de cacahuètes, notamment pour Brad Pitt, marchant victorieux, soda à la main, tel un super héros moderne. Remarque, il peut se le permettre, tant le film repose sur ses épaules.
Et oui, grâce à ce genre de film, on peut dire que les acteurs sauvent parfois une production. C'est le cas de Brad Pitt, qui, on le voit, s'est donné à fond dans son rôle de père de famille sauveur du monde. Crédible, touchant, son jeu est efficace et donne vie au film. On notera aussi l'actrice Daniella Kertesz, jouant une soldat israélienne accompagnant et protégeant Gerry pendant une bonne partie du film. Mêmes adjectifs que pour décrire Brad Pitt, Daniella évite de tomber dans le personnage secondaire inutile et apporte vraiment son petit plus au film grâce à son rôle de femme soldat déterminé à exploser tous les Zombies sur son chemin. Édifiant.

A coup sûr, on retrouvera Daniella Kertesz dans les films de ces prochaines années !


Pour finir, parlons de la 3D. Si l'effet était magnifique dans "Moi, moche et méchant 2", elle l'est tout de même moins dans un film en prise de vue réelle. Sans être indigeste (c'est déjà bien), elle n'apporte strictement rien au film. Cependant, on remarquera les efforts fournis. En effet, pour un réussir une 3D, il faut un élément au premier plan, un autre au milieu, et enfin un arrière plan. Logique me direz vous. Sauf que de nombreux films s'en moquent complètement, et ratent ainsi cet effet de profondeur. Dans "World War Z", on sent que certains cadres ont été composé pour correspondre à ce schéma. Un bon début. Mais tant qu'à faire, économisez votre argent pour le voir en 2D. Mais par pitié, si votre cinéma le propose, allez le voir en VO !

Les Zack sont très agressifs et acrobates !

Si vous vous attendiez à une fidèle adaptation de l'oeuvre de Max Brooks, vous allez être déçu. Le film s'inspire très (trop ?) peu du livre pour le qualifier de réelle adaptation. Même le surnom des Zombies, les Zack, est transformé en Zéké dans le film. Très irritable comme choix pour quelqu'un qui a lu le livre récemment. De plus le film propose une fin en happy ending typique d'une production hollywoodienne, alors que le livre préfère ouvrir des portes. Un choix que les lecteurs trouveront déplorable mais que les spectateurs trouveront normal. Chacun aura sont point de vue sur le sujet.
De plus, on relèvera l’absence de sang en abondance, fréquent dans les séries Z, pour réduire la restriction d'âge (-12 ans tout de même, attention les enfants !). Et bien sûr, une lenteur dans certains passages du film, surement le plus agaçant quand on est au cinéma.

Evidemment, le film a aussi ses qualités: les acteurs sont convaincants, les scènes d'actions vont vous couper le souffle, les Zombies sont très bien fait, bien qu'on ne les voit pas beaucoup, et leur cri est effroyablement bien conçu, tout comme leur claquement de dents. Terrible en 5.1 !

Si vous aimez le dernier album de Muse, "The 2nd Law", et notamment le titre Isolated System, vous allez être servi. Un peu trop peut être, tant le titre revient souvent dans le film au risque d'en faire une overdose...

Amateurs de blockbusters, vous n'allez pas être déçu.
Amateurs de sensations fortes, certains passages du film sont fait pour vous.
Amateurs de Max Brooks, allez y sans penser aux livres.
Amateurs de série Z et de gore, vous allez être déçu.
Amateurs de Muse, n'écoutez pas trop le dernier album avant d'y aller.

En attendant de vous décidez, regardez donc la bande-annonce (en VOSTFR), qui fait aussi office de best-of du film:


samedi 6 juillet 2013

Moi, moche et méchant 2

Alors que le soleil se montre enfin, il était temps de se détendre dans une salle de cinéma pour regarder un film plein de fraîcheur et d'humour, avec "Moi, moche et méchant 2", réalisé par Chris Renaud et Pierre Coffin, le tout en 3D !

Avec aussi la voix d'Audrey Lamy, tout de même !

On retrouve donc Gru là où on l'avait laissé à la fin du 1er film, il y a déjà 4 ans. Fini les plans pour voler la Lune et devenir le plus grand Super-Vilain, le gentil Gru est maintenant occupé avec ses 3 filles adoptives, Margo, Edith et la petite Agnès. Père de famille à la retraite, il s’attelle à rendre heureuses ses 3 petites filles du mieux qu'il peut, aidé bien sûr par ses Minions et le Dr. Nefario.
Evidemment, tout n'est pas rose et un nouveau méchant arrive, s'emparant d'un virus dévastateur ! L'Agence Vigilance du Lynx (on notera la traduction un peu foireuse de Anti-Villain League pour garder les initiales AVL) demande donc de l'aide à Gru pour cette fois sauver le monde. Sacrée changement de philosophie en si peut de temps, c'est le pouvoir des enfants ça !
D'abord réticent à la proposition du directeur de l'AVL Silas de Lamolefès, Gru finira par accepter grâce aux charmes de sa nouvelle coéquipière, Lucy Wild, mais surtout à cause du départ de son fidèle ami, le Dr. Nefario qui vient d'accepter un nouveau contrat auprès d'un Super-Vilain (coïncidence, je ne crois pas !)

Hé hé, fesses ! Les Minions sont toujours aussi drôles et débiles.

Gru se transforme donc en Super-Espion, et aidé de sa collègue Lucy, ils vont ouvrir... un magasin de gâteaux ! En effet, le Super-Vilain se cacherait dans la galerie commerciale, voila donc une superbe couverture pour enquêter. Serait-ce Floyd, le vendeur de perruque ? Ou bien Eduardo, le restaurateur mexicain ? Est-il vraiment le fameux El Macho ? Mystère...

Vous racontez la suite des événements serait vous gâchez le film, et ce ne serait pas vous rendre service. Mais vu que la tagline en haut de l'affiche en dit déjà pas mal, je peux vous dire qu'il y aura de la romance. Et pas que avec Gru ! Un nouvel élément qui pourra plaire mais pas forcément aux touts petits. Heureusement l'humour est omniprésent et tout le monde sera satisfait.

Le Super Vilain est très vilain, mais pas que, Gru est gentil, mais pas que, voila qui donne donc lieu à de nombreux rebondissement qui vont vous tenir en haleine pendant 1h40 de délire. Les références fusent aussi. Si je vous dis "Alien" ou "Star Wars", pas sûr que vous allez me croire, mais certains passages sont justes tellement WTF ? ("What the Fuck ?", pour ceux qui n'aiment pas les acronymes) que l'on se demande à quoi ressemblaient les brainstormings des créateurs du films !


En plus de son fameux rouge-à-lèvres taser, Lucy expérimente les arts martiaux, au plus grand malheur des cupcakes !

Vous l'aurez bien compris, "Moi, moche et méchant 2" est le digne successeur du 1er film. De l'humour, de l'émotion, des Minions, tous les éléments ont été repris pour garantir la réussite du film.
Tellement qu'en fait, on a l'impression de regarder "Moi, moche et Méchant 1.5"... On prend les mêmes et on recommence. Pas de prise de risque, mais le génie du 1er film est conservé, c'est bien ce l'on recherchait, non ?

A noter la voix d'Audrey Lamy, qui double Lucy dans le film. Si les voix de Gad Elmaleh (Gru) et d'Eric Cantona (Eduardo) sont méconnaissables, il sera difficile pour les fans de la série TV "Scènes de ménages" de ne pas se représenter son personnage de Marion. Assez perturbant au début, on s'y fait tout de même relativement vite.

Visuellement, le film est magnifique. Les rendus des particules et de l'eau sont magnifiques, et les animations parfaites. Mais la réussite visuelle du film reste la 3D. Pas convaincu avec les films en prises de vues réelles, je suis à chaque fois bluffé devant les dessins animés en 3 dimensions. Le tout est fluide, même pendant les mouvements, et certains effets sont faits pour la 3D, notamment une vitre qui explose et dont les morceaux de verres arrivent droit devant vous.
Mention spéciale au générique de fin, avec ses Minions complètements fous qui vous balancerons des bulles au visage. Les enfants (et pas qu'eux) vont adorer !


On pourra reprocher au film de trop jouer avec les Minions, mais honnêtement, ils sont pas supers drôles ?

Abordant des thèmes plutôt sérieux, le film n'en reste pas moins une super comédie pour les grands et les petits, à voir en 3D si vous en avez l'occasion ! Sur ce, je vous laisse avec la bande annonce, au cas où je ne vous aurais pas convaincu de foncer voir ce film !