vendredi 7 juin 2013

Fuse

Plutôt que de bosser intelligemment, je préfère jouer à des jeux débiles, où l'action est omniprésente, les personnages bodybuildé à fond, en suivant un scénario digne d'un film avec Jean-Claude Van Damme. Alors quand j'ai eu Fuse, j'ai pas hésité, j'ai mis le cerveau en mode veille et j'ai lancé le jeu sur ma PlayStation 3.

Aucun stéréotype sur cette jaquette

Sorti le 31 mai sur PS3 et Xbox360, Fuse nous permet d'incarner 4 personnages, l'Overstrike 9, luttant contre un groupe terroriste qui s'est emparé du Fuse, une nouvelle énergie destructible.
Comment ça le scénario il est pourrit ? Oui, il l'est, on verra ça après.

Ce TPS (Third Person Shooter) est développé par Insomniac Games (que j'aime beaucoup) et édité par EA (que j'aime beaucoup moins). Si le nom d'Insomniac Games vous dit quelques chose, c'est normal (sinon, c'est que vous avez jamais eu de console Sony !), car on leur doit les licences de Spyro le Dragon, Ratchet et Clank, et plus récemment Resistance, fer de lance de la PS3.
Sorti en même temps que la console, Resistance: Fall of Man est un FPS assez classique, nous plaçant dans une uchronie (cherchez sur Wikipedia, c'est trop cool) où les Russes ont mis au point un virus chimérien pendant la Seconde Guerre Mondiale. Malheureusement, le virus s'est emballé et s'est propagé dans toute l'Europe. Et dans ces cas là, on appelle qui ? Les Américains, évidemment (attend, un FPS sans lien avec les USA, faut pas déconner). Du coup, on incarne le Sergent Nathan Hale, en Angleterre, qui déglingue des chimères à tout va, armés de fusils aux effets assez sympathiques.
D'ailleurs, pas mal de gens trouvent des similitudes entre Fuse et Resistance, personnellement je cherche toujours...

Toi, t'as pas une gueule de porte bonheur !

Alors évidemment, après une trilogie comme Resistance, on attend le studio au tournant, surtout quand on nous annonce un TPS nerveux et futuriste.

Lors de la promotion du jeu, le studio a beaucoup mis en avant ses 4 personnages jouables, que l'on peut incarner quand bon nous semble pendant l'aventure. En effet, une simple pression sur Select + Carré/Croix/Rond/Triangle, et l'on passe d'un héros à l'autre.
Sauf que les 4 personnages, ils se valent pas du tout...
Chaque personnage récupère au début du jeu une arme Xenotech, alimentée au Fuse. Parce qu'avant, on a juste un simple pistolet, super l'équipe de choc qui part pour une mission spéciale avec ça...
J'ai donc commencé à jouer avec Naya, armée d'un fusil à distorsion et qui peut se rendre invisible. De loin, c'est le personnage le plus facile à jouer, tant son arme est puissante et son pouvoir très salvateur en cas de difficulté.
Les autres personnages, il est assez difficile de prendre du plaisir à les jouer tant ils sont assez mal conçus.
Ainsi, on a Dalton, le chef du groupe, armé d'un... bouclier. Bon ok, il lance une onde choc, mais ça veut dire se coller à l'ennemi. Contre l'infanterie, ça passe, contre les Mechas, t'en baves. Très pratique en support, il est très chiant à jouer.
Izzy, la rouquine, armée d'un fusil qui transforme ses ennemis en cristaux hyper fragiles, pouvait être bien, si son fusil n'était pas aussi faible...
Et le dernier, Jacob, armé d'une arbalète qui peut enflammer ses ennemis, est redoutable. Mais avec très peu de carreaux, difficile de savourer les gunfights.

On aborde du coup un des premiers problèmes du jeu, très relatif. On sent en effet que le jeu est fait pour jouer à plusieurs. Il est très aisé de mettre en place des stratégies avec ses amis (Dalton couvre avec son bouclier, Izzy fragilise l'infanterie et Naya fait exploser le tout, par exemple), sauf qu'avec une I.A, c'est très difficile. Pourtant, l'I.A est plutôt bonne (une fois que t'as joué à Resident Evil 4, n'importe quelle I.A est correcte !), mais pas suffisante pour remplacer un vrai joueur.
L'Intelligence Artificielle, du coup, il est bien d'en parler: sans être mauvaise, elle peut être assez agaçante  Le jeu propose des séquences d'infiltration (attention, c'est Splinter Cell non plus), souvent résumée à se cacher derrière une caisse et à agripper puis égorger un soldat. Sauf que quand 2 gardes discutent ensemble, y'en a pas un qui viendra à côté de toi pour attaquer les gardes d'un coup. Impossible du coup de jouer pleinement ces phases de discrétion. En même temps, on joue à un TPS bourrin, on va pas trop en demander.
L'I.A a quand même du positif, surtout lorsqu'il s'agit de soigner ses coéquipiers, ils sont toujours très réactifs.

Lui par exemple, il aurait pas dû m'agripper comme ça !

Je parlais du scénario au début, il est temps d'y revenir. L'histoire ne vole pas haut (quoi que, on va dans l'espace, donc bon...), mais est quand même ponctuée de retournements de situations, plus ou moins cocasses. On a le droit à de la trahison, des histoires de familles, des ex-copines qui veulent vous tuer. Tout ça mis bout à bout, ça fait quand même rigoler, pour notre plus grand bonheur. On assume la série Z à fond, et c'est bien ! D'ailleurs ça m'a fait un peu penser à Moonraker.
Les personnages participent aussi à ça. Tous aussi caricaturaux, ils nous ponctuent les phases de non-jeu de petites répliques assez croustillantes ("J'aime peut être pas les gens, mais pas au point de laisser leurs vies aux mains de l'Etat", ça c'est Punk !). Libre à vous d’apprécier ou non les remarques graveleuses et les noms d'oiseaux à tout va.
A noter aussi la présence de boss à la fin de chaque niveau, chose assez rare dans les jeux récents, qui rappellent les jeux d'une autre génération. Impressionnant, ils ne sont malheureusement pas assez difficile pour marquer les esprits.

J'ai parlé du gameplay, j'ai parlé du scénario, parlons des graphismes.
Techniquement, ça casse pas trois pattes à un canard. Les textures sont correctes, l'aliasing est omniprésent (on a l'habitude sur PS3). Mais passons cela, et regardons le design. L'ambiance visuelle est en effet assez pauvre. L'histoire nous fait voyager aux 4 coins du globe (île paradisiaque, montagne, fond marin, station spatiale), mais au finale, on se retrouve à combattre dans des locaux industriels qui se ressemblent tous. Le design des ennemis est très sympathique, des combinaisons futuristes, avec un code couleur suivant leur puissance, et les Mechas sont presque réalistes.

Autre point noir, la durée de vie. J'ai parcouru les 6 chapitres en moins de 7 heures en mode Normal, ce qui est assez faible (oui, je fais parti de la génération Deus Ex, qui pense qu'un FPS peut aussi faire plus de 20h). Jouez directement en Difficile, le challenge sera bien dosé et vous débloquerez le mode Extrême (pour les chasseur de trophées, va y avoir du défi !)
Alors oui, on peut refaire le jeu avec les autres personnages, mais comme je l'ai dis auparavant, le plaisir  n'y est pas. Le seul but peut être de gagner des points d'expériences pour débloquer des compétences pour votre personnage, ou des Points Fuse permettant d'acheter des compétences globales (actives pour les 4 héros).
On note du coup la présence d'un mode Echelon, qui consiste à affronter des vagues d'ennemis tout en remplissant des objectifs donnés. Un mode très amusant en coopération, qui permet de faire le plein d'EXP et de Points Fuse !

Naya, elle est complètement cheatée. C'est cool.

Alors il vaut quoi Fuse ? Et bien la réponse est assez frustrante... car c'est pauvre. En plus des graphismes moyens, le design est finalement plat. Les personnages sont charismatiques, mais très inégaux à jouer. L'histoire digne d'un mauvais film de Science-Fiction trouvera son publique (j'en fais parti !), et se parcours trop vite.
Malgré tout, il n'est pas simple de cracher sur le jeu. On y revient quand même, on prend plaisir à réduire à néant les ennemis avec le fusil à distorsion de Naya pour gagner de maigres points d'expérience, ou encore exploser les Mechas à la chaine.

Acheter ce jeu à 60€ fait mal au porte-monnaie, et le Blu-Ray reste alors en travers de la gorge (attention, ne pas essayer de manger le disque à la maison !). Dommage, car on arrive à prendre son pied quand même.
Donner une note à ce jeu serait pure folie, tant il est subjectif. Certains ne le finiront même pas, d'autres le feront et le referont avec toujours le même plaisir. A vous de voir !

L'arbre des compétences. Il vous faudra monter au niveau 35 pour le compléter.

En bref, les + et les - :

             +                                                                                                       -
* Plaisir direct                                                                                     * Trop court
* Histoire accrocheuse                                                                        * Personnages inégaux
* Charisme des personnages                                                               * Scénario faiblard

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